Histoire de Saint Nicolas

L’Abbé de Bervanger et le vicomte de Noailles sont les fondateurs de l’Œuvre de Saint Nicolas, l’apostolat des classes populaires parisiennes.

De l’œuvre de Saint Nicolas aux Frères des Écoles Chrétiennes

1827

L’Abbé Martin de Bervanger crée « l’Œuvre de Saint Nicolas pour l’instruction des jeunes garçons pauvres et délaissés ». Nous sommes dans le premier tiers du 19ème siècle, aux débuts de la Révolution Industrielle et de ses corollaires sociaux. Les classes populaires souffrent, en particulier les enfants et leurs familles. Dans la lignée de ce qu’il a déjà entrepris, l’Abbé de Bervanger au travers de l’œuvre va ouvrir « un internat primaire et professionnel où il formerait de jeunes garçons pauvres et plus ou moins délaissés, qu’il placerait ensuite chez des patrons chrétiens ».

1828

Le démarrage du premier établissement Saint Nicolas est des plus modestes. Il débute avec sept élèves –il s’agit d’enfants abandonnés – dans une mansarde de la rue Saint Hyppolite au faubourg Saint Marceau à Paris, puis avec 40 enfants à Vaugirard. En 1828, est créé à son tour le Saint Nicolas d’Issy sur le terrain du château de Vaudétard. Rapidement, l’œuvre s’enracinera, au point qu’en 1927, soit un siècle plus tard, les quatre Maisons (Saint Nicolas de Paris-Vaugirard, d’Issy, d’Igny et de Passy Buzenval) comptabilisaient 2500 élèves.

Très vite notre abbé se trouve confronté à des difficultés financières puis politiques (il est légitimiste).  En 1830 et jusqu’en 1837, le vicomte Victor de Noailles, qui partage les mêmes idées chrétiennes et sociales que l’abbé, vient au secours de l’œuvre. En en prenant la direction, il en redresse la situation financière, l’organise, la réglemente. Il obtient ainsi de congrégations de Frères, l’aide de religieuses, puis il tente de créer une première Association des Frères de Saint Nicolas. Enfin, peu de temps avant sa mort, souhaitant rendre l’œuvre, pérenne dans ses propres murs, il achète un vaste immeuble au 57 de la rue de Vaugirard.

Après le décès du Vicomte de Noailles, l’Abbé de Bervanger reprend seul le flambeau mais il n’est plus tout jeune, il est fatigué. L’œuvre périclite de nouveau, les professeurs partent enseigner ailleurs, les élèves ne sont plus tenus…

L’arrivée des Frères des Écoles Chrétiennes

En 1858, pour sauver l’œuvre, Martin de Bervanger se retourne vers le cardinal Morlot, Cardinal

Archevêque de Paris et le convainc d’accepter en donation l’œuvre Saint Nicolas.

Celui-ci finit par accepter. Il décide alors de créer une société légale dont il prend la présidence. Le 27 août 1859, un décret impérial reconnaît l’Oeuvre de Saint Nicolas de Paris d’utilité publique. Reste à trouver un corps enseignant.  Il finit par le trouver en la personne des Frères des Écoles Chrétiennes.

Ainsi, le 12 février 1859, 40 Frères font leur entrée à Issy sous la houlette de leur directeur le Frère Florel. Dès leur entrée, les Frères appliquent les méthodes d’enseignement et d’éducation propres à leur institut et sous le contrôle exclusif de celui-ci. La tâche est difficile, il faut redresser Saint Nicolas, recréer un bon esprit, redonner de la discipline, remettre les élèves au travail. Au bout de quelques mois ce sera chose faite.

Le conseil d’administration de l’œuvre se réserve le contrôle financier, la surveillance du régime alimentaire, les décisions relatives aux réparations importantes et l’achat du matériel.

Quant aux Sœurs des Écoles chrétiennes, elles sont chargées des services de l’infirmerie, de la lingerie, de la buanderie et de la cuisine.

1864

Le 30 décembre Monseigneur de Bervanger s’éteint. Il est inhumé, à titre exceptionnel, dans la chapelle d’Issy au cœur de cet établissement qu’il a vu naître et si représentatif de cette œuvre pour laquelle il a donné toute sa vie. Sa sépulture y restera jusqu’en 1999, date à laquelle la petite chapelle sera remplacée par l’actuel auditorium à l’occasion de la reconstruction de Saint Nicolas. Sa tombe sera déplacée au cimetière d’Issy-les-Moulineaux. Dans le vestibule de Saint Nicolas une plaque rappelle l’action de Monseigneur de Bervanger.

1870

L’Oeuvre de Saint Nicolas gère trois établissements, rue de Vaugirard, Issy-les-Moulineaux et Igny puis à partir de 1901 Saint Nicolas Passy Buzenval.

Cette année-là, les troupes prussiennes avancent sur Paris, les élèves sont évacués sur Saint Nicolas de Vaugirard. Saint Nicolas d’Issy est transformé en hôpital militaire jusqu’en mars 1871.Puis l’école est rouverte, jusqu’aux évènements de la Commune de Paris. Alors Saint Nicolas est de nouveau transformé en hôpital. Suivent plusieurs mois de périodes troubles où les Frères risquent leur vie en restant à Issy.

Pendant la première guerre mondiale, de 1914 à 1920, Saint Nicolas redevient hôpital militaire, puis de nouveau de 1939 à 1944 à l’occasion du second conflit mondial.

Le Saint Nicolas d’aujourd’hui

En 1962, arrivée l’AAPM (Atelier d’Apprentissage de la Petite Mécanique) : en parallèle à l’Oeuvre de Saint Nicolas, l’association Rosarienne pour le développement de l’Apprentissage possédait un immeuble à Paris, rue Vercingétorix, où elle soutenait et développait une Œuvre dite Atelier d’Apprentissage de Petite Mécanique, école technique privée reconnue par l’État et fondée le 21 septembre 1921. La ville de Paris souhaitant, dans le cadre d’un aménagement, récupérer les terrains, l’association s’installe sur les terrains de l’école d’Issy-les-Moulineaux en 1962. Par convention elle est dissoute au profit de l’œuvre Saint Nicolas, l’association propriétaire qui gère l’établissement Saint Nicolas. En 1968, l’association gestionnaire prend le nom des Amis de l’Ecole Saint Nicolas d’Issy. L’AAPM compte alors 240.élèves.

1973

Un contrat d’association est passé entre l’État et le collège Saint Nicolas.

1992

Fusion des deux établissements Saint Nicolas et AAPM

1999

Construction des nouveaux bâtiments de l’établissement après destruction des anciens (seul l’atelier automobile est conservé) sous la direction de M. Pistre, directeur.

2006

M. Andrei, directeur, développe l’enseignement supérieur (création du BTS Technico-commercial), et une nouvelle association des Anciens est créée.

2010

M. Tribout, directeur, crée la section Sécurité (CAP puis Bac pro) après fermeture de la filière Productique.

2016

Première section en Contrat de professionnalisation (contrat de formation continue) sous la direction de Monsieur Quinton, directeur. Ouverture de la section S Sciences de l’Ingénieur et de la spécialité SIN (Système d’information et numérique) en STI2D.

2017

Monsieur Santini, Maire d’Issy-les-Moulineaux, ancien ministre, inaugure le nouvel espace Numérique, Automobile, Sciences de l’Ingénieur et la nouvelle cour du Collège (sur la terrasse du 3e étage).

Création du BTS Assistant de Manager en entreprises de Sécurité et de l’Unité de Formation par Apprentissage Cerfal. Signature d’une convention de partenariat avec l’Ecole Sainte Clotilde et l’ISEP, Ecole d’Ingénieurs.

Le Collège s’installe dans des locaux indépendants, au deuxième étage.